Les syllabes

En français, la syllabe est l’unité la plus facile à repérer et à manipuler. Ce sont d’ailleurs des habiletés que les enfants développent spontanément, sans qu’on ait besoin de leur expliquer comment le faire explicitement. Mentionnons cependant que la syllabe se prononce d’un trait et non en la divisant par sons (ex.: ba-na-ne et non b-a-n-a-n-e).

Structures possibles de syllabes en français:

• Voyelle seule (ex.: a-na-nas)
• Consonne et voyelle (ex.: ba-teau)
• Deux consonnes et une voyelle (ex.: fra-pper)
• Voyelle suivie d’une consonne (ex.: ac-teur)
• Trois consonnes et une voyelle (ex.: stre-ssé)
• Consonne, voyelle, consonne (ex.: fac-teur)
• Deux consonnes, voyelle, consonne (ex.: trac-teur)
• Consonne, voyelle, consonne, consonne (ex.: é-rable)

On peut expliquer aux enfants qu’on peut taper dans nos mains pour séparer les syllabes : or-di-na-teur (4), man-ger (2), joie (1), fé-li-ci-ta-tions (5), pomme (1). Il est important de se rappeler que les enfants n’ont pas accès à la forme écrite du mot. Ainsi, ils ne savent pas si le mot comporte une lettre muette en fin de mot lorsque celui-ci est écrit. De plus, à l’oral, nous ne prononçons pas les « e » muets en fin de mot. En effet, nous disons « douche » d’un trait et non « dou-che » ou alors « san-dale » et non « san-da-le ». Pour séparer un mot en syllabes, on doit donc se fier aux sons qu’on entend et non pas aux lettres qu’on écrit. Rappelons-nous également que plus la syllabe est complexe, plus elle sera difficile à prononcer et à identifier par l’enfant. Il vaut mieux commencer en utilisant des mots avec des syllabes plus simples et augmenter la difficulté des syllabes au fur et à mesure que l’enfant progresse. Cette habileté est grandement utilisée lors de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, car l’enfant lira et écrira les mots une syllabe à la fois lorsqu’il n’est pas habitué avec ceux-ci.

Voici des idées d’activités pour travailler la segmentation de mots en syllabes à la maison:

Marelle ou cerceaux : Dessinez un jeu de marelle ou placez des cerceaux au sol. Choisissez un mot pour l’enfant. Celui-ci devra nommer une syllabe du mot à chaque saut qu’il effectue. Par exemple, si vous dites le mot «kangourou» à l’enfant, il devra effectuer 3 sauts en nommant les syllabes à chaque saut (kan-gou-rou).

Serpents-échelles ou « Candyland » : Jouez à des jeux de table, mais sans utiliser de dé ou de cartes pour avancer. L’enfant doit déterminer le nombre de syllabes dans un mot donné et avancer son pion du nombre de cases correspondant. Petit truc: à ce stade, il sera probablement plus facile pour l’enfant de dénombrer les syllabes en les comptant sur ses doigts plutôt qu’en tapant simplement des mains.

Images à découper : Imprimez des images ou découpez-en dans des circulaires. Avec votre enfant, déterminez le nombre de syllabes reptrésentées par l’item sur l’image, puis coupez-la du même nombre de morceaux. Par exemple, une image de serpent serait coupée en deux, une image d’éléphant serait coupée en trois et une image de chat ne serait pas coupée.

La rime 

Une fois que l’enfant est habile avec les syllabes, on peut lui expliquer la notion de rime, soit ce qu’on entend à la fin du mot. De manière plus explicite, la rime correspond à la dernière voyelle (ex.: a, e, i, o, u, é, è, ou, in, an, on, eu, un, oi) qu’on entend dans le mot ainsi qu’aux consonnes qui suivent (dans certains cas). On peut les séparer en deux types :

• Rime simple : se termine directement par une voyelle (ex. hibou-ou, cadenas-a, poulet-è). La voyelle orale finale dans une syllabe simple, soit la dernière voyelle que l’on entend, n’est donc jamais suivie d’une consonne ou d’un groupe de consonnes à l’oral (ex.: même si « poulet » fini avec un «t» à l’écrit, la dernière voyelle que l’on entend à l’oral est « è »).
• Rime complexe : se termine par une voyelle suivie d’une ou de plusieurs consonnes (ex.: vache – ach, bloc – oc, montre- ontr). **Attention de ne pas prononcer le « e » muet en fin de mot!**

Évidemment, on commence à travailler les rimes simples, puis lorsque l’enfant est bon, on ajoute les rimes complexes.

Voici différentes tâches concernant les rimes. Vous pouvez aisément les combiner à un jeu ou à une activité que l’enfant apprécie, question de rendre le tout plus amusant:

Identification de rime : Montrez des images ou des objets à l’enfant. Celui-ci doit déterminer la rime (ex.: céleri, i! bateau- o!, coussin- in!).

Déterminer si deux mots donnés riment : Montrez deux images ou objets à l’enfant, qui doit déterminer si ceux-ci riment ou non (ex.: spaghetti-i et sifflet-è, ça ne rime pas!).

Trouver l’intrus : Montrez trois images ou objets à l’enfant. Parmi ceux-ci, deux riment et un ne rime pas. L’enfant doit déterminer lequel ne rime pas (ex.: mouche-ouche, couche-ouche et vache-ache, l’intrus est la vache!).