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Vous essayez de pratiquer un objectif travaillé en orthophonie avec votre enfant, mais le petit dernier tente de s’introduire dans le jeu et distrait le plus vieux ? Pourquoi ne pas profiter de la présence des frères et sœurs pour enrichir les moments d’apprentissage du langage !

Il est rassurant pour un enfant avec des difficultés langagières de constater que ce n’est pas seulement lui qui fournit des efforts pendant les jeux. Ainsi, chaque joueur (adulte inclus !) fournit les réponses lors de son tour de jeu. Ce n’est pas nécessaire de demander à votre enfant de répéter après vous si ce n’est pas son tour de jeu. Le fait d’entendre de bons modèles est également bénéfique pour lui.

Comment inclure les frères et les soeurs ?

Pour inclure un enfant plus jeune à l’activité, il vous faudra probablement modifier la tâche afin de la rendre accessible au plus jeune. Par exemple, si vous pratiquez les phrases avec l’aîné, vous pourriez adapter pour que le cadet ne fasse que nommer le personnage sur la carte (au lieu d’une phrase complète !). Si vous pratiquez les consignes, modifiez-en la complexité : « Avant de faire le bruit du chien, fais une grimace » pour le plus vieux, et « Touche ton ventre » pour le plus jeune.

Pour inclure un enfant plus vieux à l’activité, vous pouvez garder le même niveau de difficulté. Expliquez à l’enfant plus vieux que la tâche sera facile pour lui, mais qu’on veut donner de bons exemples au plus jeune. Le grand frère ou la grande sœur sera probablement très fier d’aider son petit frère / sœur. On évite que le plus vieux réponde à la place de l’autre, même si c’est long ! On laisse tout le temps nécessaire à l’enfant qui éprouve des difficultés afin qu’il produise sa réponse. On peut tout de même l’aider, en lui fournissant des indices, des ébauches orales (nommer le premier son ou la première syllabe du mot) ou des descriptions, selon l’activité. Chacun fournit les réponses seulement à son tour de jeu, parents et enfants.

Les frères et soeurs pour nous aider au quotidien

Au quotidien, vous pouvez expliquer au plus vieux comment aider son petit frère ou sa petite sœur lorsqu’il entend des erreurs. Par exemple, si l’enfant a de la difficulté avec les mots longs, le grand frère peut donner le bon modèle en séparant les syllabes sur son bras (poignet, coude, épaule, tête) ou en tapant des mains. Attention cependant que le modèle demeure agréable pour l’enfant avec des difficultés. On ne veut pas qu’il sente que son frère se moque de lui, mais bien qu’il tente de l’aider.

Voici quelques exemples d’activités où il est possible d’inclure facilement deux niveaux de difficulté, et donc deux enfants d’âges différents :

  • Jeu de consignes « Jean dit »
  • Dessin avec consignes : Donnez une copie du même dessin à chaque enfant et donnez-leur des consignes pour qu’ils colorient. Variez la difficulté « Colorie le chat en bleu » versus « Colorie la main gauche du grand clown et après colorie le bouton du milieu ».
  • Jeu de parcours, style Serpent et Échelles, pendant lequel les enfants répondront à des questions différentes
  • Jeu de mémoire, sur lesquels les personnages font différentes actions
  • Devinettes. Variez la difficulté « C’est un animal avec une trompe » versus « C’est un mammifère d’Afrique avec de grandes oreilles et des défenses, qui est très lourd ».

Souvenez-vous qu’il est primordial que votre enfant ait du plaisir pendant ces moments. On veut qu’il ait envie de recommencer. N’hésitez pas à adapter l’activité, à modifier des règles ou ajouter des consignes loufoques pour conserver l’aspect amusant de la stimulation langagière.

Bonne partie de jeu !