Voici un sujet méconnu du grand public, mais ô combien connu des orthophonistes pour ses répercussions sur le langage et les apprentissages scolaires: le trouble d’accès lexical.
Le trouble d’accès lexical communément appelé le «manque du mot» est décrit comme étant la difficulté pour une personne de trouver rapidement un mot, une information verbale. Les personnes ayant des difficultés d’accès lexical cherchent souvent leurs mots, emploient des mots imprécis « la chose, l’affaire, ça,…) et c’est ce qui fait que certains ont l’air d’hésiter et/ou de bégayer. Souvent, ces gens ont l’air d’avoir un vocabulaire faible et emploient des mots répétitifs (ex : le verbe «faire» au lieu de «cuisiner, construire, téléphoner, etc.»). En tant qu’adulte, il peut nous arriver souvent que nous cherchions nos mots car nous sommes fatigués ou distraits et aussi malheureusement vieillissant. Par contre, pour un enfant dont le cerveau est tout neuf, il est anormal que cette difficulté soit présente et elle peut grandement influencer les apprentissages scolaires. En effet, à l’école, la capacité d’accès lexical est constamment sollicitée dans toutes les matières. En lecture, ils doivent nommer rapidement les graphèmes (lettres associées aux sons de la langue) pour lire les mots ou bien retrouver et dire un mot appris par cœur. En mathématique, ils doivent dire leurs tables. En écriture, ils doivent se rappeler comment s’écrit un mot et ainsi de suite.
Le trouble d’accès lexical est souvent confondu avec le trouble d’évocation lexicale. Le trouble d’évocation lexicale est bien différent car il réfère à une difficulté à dire ou évoquer des mots selon un sujet donné : catégoriel (ex : catégorie des animaux, des vêtements), phonétique (des mots qui ont le son «ch», «ou», «f») et sémantique (le mot «chien» te fait penser à quoi?). Ainsi, la capacité d’évocation lexicale est tout aussi importante pour les apprentissages scolaires, mais influence différemment. Les difficultés d’évocation lexicale sont liées aux difficultés d’imagerie mentale (s’imaginer une situation vécue) et donc des difficultés à faire des liens, des inférences et des associations sémantiques. Ceci est grandement nécessaire en lecture surtout après l’âge de 9 ans où les enfants doivent répondre à des questions dont les réponses ne sont pas dans le texte.