Pendant la première moitié du XXe siècle, les théories d’ordre psychologique suggérant que le bégaiement était dû à des troubles émotifs étaient très à la mode (Yairi & Seery, 2011). On pensait alors que le bégaiement était causé par la gêne ou des traumatismes vécus pendant l’enfance et donc, des psychothérapies étaient proposées comme traitement.
Or, les recherche faites sur le sujet n’ont pas fourni de preuves soutenant ces théories et n’ont pas démontré que les personnes qui bégaient ont une psychologie anormale ou souffrent de psychopathologies. De plus, les thérapies en psychologie se sont révélées inefficaces pour faire diminuer le bégaiement, seules (Bothe et coll., 2006).
Il est à noter que tous les bègues ne sont pas gênés. D’ailleurs, de nos jours, les spécialistes s’entendent pour dire que la gêne présente chez certaines personnes qui bégaient ne cause pas le bégaiement, mais en est plutôt la conséquence. Cette gêne est aussi vécue par des personnes présentant d’autres types troubles (articulation, voix, langage, etc.) et qui ne bégaient pas.
Afin de traiter le bégaiement efficacement et donc voir disparaître ou diminuer les hésitations atypiques, un traitement doit être fait au niveau de la parole. L’orthophoniste est le spécialiste qui peut offrir ce type de traitement. Si des aspects liés aux émotions, pensées et attitudes s’avèrent problématiques, l’orthophoniste interviendra à ce niveau. Elle pourra faire appel à un psychologue au besoin, pour des aspects précis.
Références:
Bothe, A.K., Davidow, J.H., Bramlett, R.E. & Ingham, R.J. (2006). “Stuttering Treatment Research 1970-2005: I. Systematic Review Incorporating Trial Quality Assessment of Behavioral, Cognitive, and Related Approaches”. American Journal of Speech-Language Pathology, 15, 321-341.
Yairi, E. & Seery, C.H. (2011). Stuttering: Foundations and Clinical Applications. New Jersey, Upper Saddle River: Pearson Education.